Pour ce défi poésie dont je suis la meneuse chez les Croqueurs de Môts
encore une fois j’ai sorti un poème de la cale du batô.
Pardonnez-moi si je me répète, mais voilà,
celui-ci à mon humble avis est incontournable.
A force de le ressortir, qui sait peut-être un jour il attirera l’intérêt d’un éditeur.
Alors voilà mon poème sur le thème des vacances 😉
Vos gueules les hiboux …
A la mi-août
Nous voilà sur la route
De retour de vacances
Au revoir douce France
Quand soudain un éléphant roux
Passe devant nos roues
Mon chéri fait une embardée
Pour éviter l’animal effrayé
Voilà qu’il freine comme un fou
Et nous nous retrouvons sur un chemin de cailloux
Il fait presque nuit
La lune dans le ciel luit
Sur une branche deux majestueux hiboux
Crient “hou hou”
Mon époux tente de redémarrer
Le moteur semble peiner
Il sort et se met à genoux
Pour regarder en dessous
Malgré l’obscurité
Il voit que la roue a pété
Voilà qu’il se met à pester contre cette ogresse
En fin de grossesse.
Il sait qu’avec une voiture
Quand la roue pète c’est la mort sûre
Il souffre de partout
Ce qui lui fait faire une vilaine moue
Maintenant il faut bien
Appeler un mécanicien
Pour le changement de cette fichue roue
Dans laquelle il y a un énorme trou
Oui mais comment le payer
En vacances nous avons dépensé tous nos deniers
Aux enfants il ordonne de donner tous leurs joujoux
Vous les auriez vu pleurer les pauvres choux
Le mécanicien fut appelé
Et la roue réparée
Mais il refusa les joujoux
Leur préférant mes bijoux
Tout est bien qui finit bien
Dans cette histoire qui ne ressemble à rien
Et sur leur branche les deux hiboux
Continuaient à faire “hou hou”…
Après notre mésaventure
Avec notre voiture
Le mauvais état des genoux
De mon époux
Nous reprenions la route
Cette nuit de la mi-août
Les enfants avec leur joujoux
Et moi dépouillée de mes bijoux
Nous roulions gentiment
Nous éloignant lentement
Des deux hiboux
Qui faisaient “hou hou”
La fatigue se faisant sentir
Nous cherchions un coin pour dormir
Mon mari prit cette fois un petit chemin de boue
Parsemé de quelques cailloux
Il faisait nuit
La lune se cachait derrière des nuages de pluie
Et sur une branche “hou hou”
Faisaient toujours deux hiboux
A l’arrière les petits choux déjà endormis
Mon tendre amour et moi de la voiture sommes sortis
Quand soudain nous glissions dans la boue
Encore un peu nous nous rompions le cou
Mais très vite nous prenions du plaisir
A nous vautrer dans cet élixir
Sous le regard des deux hiboux
Qui faisaient maintenant “bou bou”…
Après le cauchemar
De la mare
C’est dans une clarté entre chien et loup
Et recouvert de boue
Que nous essayions de nous agripper
Pour jusqu’à la voiture nous hisser
Et qui donc faisaient toujours “hou hou”?
Ces deux crétins de hiboux
Soudain mon mari
Lança un horrible cri
Voilà qu’il était prêt à s’embourber
Il fallait que je trouve une bouée
J’étais moi même dans la boue
Jusqu’aux genoux
Pour la suite pardonnez mon indécence
Digne d’une gamine pas encore sortie de l’adolescence…
J’eus juste le temps d’enlever mon slip
Croyez moi ça valait bien un vidéoclip
Oui mais pas de caméra dans les joujoux
De mes petits choux
Je lui envoyais donc de mon slip l’élastique
J’en conviens que cela n’est guère pratique
Il me promit que si par magie je le sortais de cette boue
A notre retour il me couvrirait de bijoux
Et m’emmènerait voir un spectacle de travestis
Ces mecs déguisés qui s’exhibent dans les cabarets de Paris
Quel air pathétique
Pour son premier envol à l’élastique
Et toujours les deux hiboux incrédules
Qui de leur branche hululent!!!….
Après cette histoire mythique
Du saut à l’élastique
Et ces hiboux
Qui sans cesse faisaient “hou hou”
Nous reprenions la route
En cette nuit tragique de la mi août
Nos enfants tenaient sur leurs genoux
Leurs derniers joujoux
Tandis que mon mari et moi
Etions encore tout en émoi
Nous avions une faim de loup
De Bruxelles nous rêvions de choux
Fallait-il encore les accommoder
Avec un morceau de viande de notre boucher
Oui mais voilà nous n’avions plus un sous
Ni même de bijoux
Sur la branche toujours les deux hiboux
Qui faisaient “hou hou”
Ne voulant pas les tuer
Tout au plus les effrayer
Mon mari lança des cailloux
Pour faire fuir les sacs à poux
Mais c’est complètement sonnés
Que tous les deux de l’arbre sont tombés
Il ne nous manquait plus que les choux
Pour manger les hiboux à la mode de chez nous
Pendant que mon chéri s’occupait de la flambée
Et se chargeait de les déplumer
A défaut de choux je me décidais de préparer un court bouillon
De chenilles avant transformation en papillon
Accompagnées d’oeufs de cafards
En éclosion, met, dit-on, aussi fin que du caviar
Au moment de planter la fourchette
C’est éperdues que les pauvres bêtes
Qui nous avaient accompagnés jusqu’au bout
Se mirent à crier “pas nous pas nous”
-dimdamdom-