Ce matin en me levant
J’avais une folle envie
De m’envoyer en l’air
Ne croyez pas cependant
Que dans la vie
Je sois hôtesse de l’air
Comme le dit dans la chanson
Le léger Jacques Dutronc
Qui n’a rien d’une diva
Mais tout d’un Casanova
Ce matin il faisait beau temps
J’avais très envie
De rester dans mon rocking chair
Ne croyez pas cependant
Que dans la vie
Je sois voluptuaire
Comme l’était Emmanuelle
Aussi belle qu’une demoiselle
Qui les dimanche sur sa balançoire
Montrait ses jambes sous son jupon noir
Ce matin pas un souffle de vent
Pourtant j’avais bien envie
D’aller prendre un bol d’air
Ne croyez pas cependant
Que dans la vie
Je sois pompeuse d’air
Comme l’était Liz Taylor
Dont les disputes valaient de l’or
Avec son célèbre Richard Burton
Qu’elle rendait furibond
Ce matin derrière mon paravent
Je n’avais aucune envie
D’avoir les fesses à l’air
Ne croyez pas cependant
Que dans la vie
Je sois nonne au couvent
Comme l’était Soeur Sourire
Qui n’est pas morte de rire
Mais d’avoir tout quitté
Pour une femme qu’elle a aimée
Ce matin les cheveux au vent
Je n’avais qu’une envie
D’aller à la montagne prendre l’air
Ne croyez pas cependant
Que je n’aime pas les vacances balnéaires
Comme le disait Jean Ferrat
Qui n’habitait pas le Cap Ferrat
Que la montagne est belle
Tout en regardant voler les hirondelles
Ce matin tempête et vent
J’avais très envie
De sortir de ma bulle d’air
Ne croyez pas cependant
Que dans la vie
Je manque d’air
Comme Mam’selle Bulle
Qui comme un funambule
Avait rêvé de s’envoler
De s’envoler pour tout quitter.
Ce matin tapis blanc
J’avais très envie
D’enfiler un mohair
En sortant j’ai eu peur cependant
De glisser sur mon derrière
Comme Jacques Higelin
Retombé en enfance au pied du grand sapin
Tombé comme un météore
Dans les poches de Balthazar, Gaspard, Melchior
Ce matin voilà le printemps
J’avais très envie
De respirer le bon air
Il faut savoir cependant
Qu’en ville c’est la galère
Comme le disait Michel Fugain
Dans un de ses refrains
Regarde les rues de la grande ville,
Regarde les murs de la grande ville
Ce matin malgré le vent
J’avais très envie
D’aller prendre l’air
J’ai entendu cependant
Que pour notre survie
Il fallait éviter la pollution de l’air
Comme le dit Philippe Geluck dans son dicton
Je pense sincèrement que la pollution
Ce n’est pas aussi grave qu’on le dit…
C’est beaucoup plus grave qu’on le dit.
Depuis tout un temps je vis en dehors du temps
Voilà pourquoi ce matin je n’avais pas envie
D’aller prendre un bol d’air
J’ai peur cependant
De manquer d’air
Comme le dis Manom D’Inverness
Dans ses chansons pleines d’ivresse
Dans c’qui forme mon univers et tout ce qui diffère
J’ai peur à mes repères, j’ai peur de manquer d’air
-dimdamdom-
A la barre du bateau des croqueurs de mots pour cette quinzaine,
Jazzy nous propose de jouer aux centons pour le lundi 6 mai .
Attention, elle n’a pas dit santons, pas question de manipuler
ces fragiles figurines en argile des crèches provençales…
Dans la Rome impériale on appelait “cento” les morceaux de tissu dépareillés
que cousaient les légionnaires afin de se fabriquer un sous – vêtement
qui puisse leur tenir chaud sous la cuirasse de métal .
Par analogie le centon est un jeu littéraire qui consiste à composer
un poème original à partir de vers empruntés à divers auteurs .
Centons donc ( pas sous la pluie j’espère ) au mois de mai comme il nous plaira ,
poème, histoire ou chanson, tout est permis.
Voici ma participation, un poème que j’ai écrit il y a quelques temps
que j’agrémente d’un défi à l’autre, d’un ou plusieurs paragraphes.